Fleur

Fleur, au départ, c’est une fille qui vide son vin dans des bouteilles en plastique pour diluer sa mauvaise humeur chronique. De sa main qui reste libre, elle griffonne trois paroles sur le verso d’une vieille ordonnance pour la pilule.

Quand elle est vraiment de mauvaise humeur, ça finit par faire une chanson, une sorte d'émanation outrée de son existence trop tiède.

Ce n’est pas une militante engagée politiquement ou qui dénonce dans ses chansons le développement des juntes corrompues qui exploitent des enfants et contribuent à la disparition des producteurs locaux. Non, non. La seule chose sur laquelle elle s'accorde avec elle-même, en fait, c’est que les mecs sont tous des salauds.

Après avoir assumé seule, pendant un an, ses premières prestations à Lyon, Grenoble et Chambéry, Fleur débarque en Avignon où elle participe à plusieurs tremplins (lauréate du "Trempoly" de la Gare de Coustellet, prix du jury et prix du Grenier-à-sons à "Hors les caves", 2ème prix au "Jeudiscovery" du Palais Royal d’Avignon). Elle joue en première partie de Belle du Berry à Akwaba et entame, à l'hiver 2009, une petite tournée des Smac de la région (le Grenier-à-sons à Cavaillon, le CMCL à Gap, le Café Pro à Manosque, l'Usine à Istres et la MJC Picaud à Cannes).

C’est au printemps 2010 que Fleur décide de prendre le temps d’enregistrer proprement quatre chansons et d’en faire un maxi. Elle fait alors appel à Axel (bassiste), Nicolas (batteur) et Thomas (guitariste). Ces
trois-là préfèrent largement prendre le risque de jouer sur ses morceaux que celui, nettement plus inconsidéré, de l’épouser.